Quelques explications
pour ceux qui n'ont pas pris le site à ses débuts.
L'histoire a commencé
par des mises en ligne d'échanges épistolaires entre Félix
et moi. C'était tout simple : nous avions ce genre de conversations
par mail depuis longtemps! Un jour Félix s'est dit que la qualité
et la pertinence des écrits valaient bien qu'on les partage, ce
qui se fit le plus naturellement du monde avec le même entrain qui
fut le notre depuis toujours. C'était un principe finalement assez
paresseux...
Le jeu sur des personnages qui ne nous collaient
pas toujours à la peau m'a assez contrarié au début,
mais finalement ces messieurs-dames un peu coincés et de bonne
éducation introduisaient un élément d'autocensure
qui a préservé les lecteurs d'une verve un peu...débordante
à tendance crue et du langage peu châtié des sales
gosses que nous sommes. Ces épisodes-là, incontournables
pour notre moral, restaient dans la phrère du privé et il
ne nous faudra pas oublier de brûler nos pc respectifs pour que
dans un siècle ou deux, quelques fouineurs ne publient impudiquement
les écrits secrets d'Elisabeth et Félix démasqués
(mais c'est si facile...).
Quoiqu'il en soit,
nous sommes l'un pour l'autre un père et une fille crédibles
même si le jeu ne nous intéresse pas.
Un jour Félix a décidé que j'étais assez grande
pour prendre la plume toute seule. De son côté, les conditions
étaient devenues telles qu'il pouvait maintenant s'éclater
sans modération sur son propre espace. Nous faisons désormais
sites séparés et quelques lecteurs s'en sont fort mal remis.
Je les rassure au passage : aux dernières nouvelles, les rhumatismes
de Félix sont couchés au coin de la cheminée et mon
ami vadrouille comme jamais...
Comme je ne me voyais
pas écrire les mémoires d'une jeune fille rangée
(!), j'ai plongé, encore une fois par fénéantise,
dans ce qui est mon univers quotidien : la science-fiction. Je possède
moi-même quelques jolis exemplaires de fantômes, d'esprits
et d'anges qui gravitent autour de mon aura. Quelle est la différence
entre tout ce beau monde au peu de corps? En fait, je n'ai jamais trop
su : question de grade et de hiérarchie sans doute, quoiqu'il n'y
ait rien de plus menteur qu'un ectoplasme...
L'au-delà
m'intrigue, c'est un fait, mais la mort ne m'intéresse pas du tout
: d'abord parce que je suis immortelle, ensuite parce que d'une manière
générale, je n'y crois pas. L'au-delà n'est qu'un
lieu de villégiature comme un autre...Il y a des périodes
de soldes belliqueuses dont je me méfie au plus haut point.
Dieu n'est pas fréquentable
et je tiens à ce que ça se sache. Je ne lui parle plus.
De toutes façons, il n'articulait pas et je n'ai jamais rien pigé
à ses arguments. Je ne suis pas plus impie que les autres : j'en
ai vu qui mangeaient du Dieu en galettes! Et à l'église
encore! Moi je dis qu'il se passe de drôles de choses dans ces lieux
frais...
Je le regrette,
mais il se trouve que je ne connais pas d'extraterrestre ou alors je suis
mal informée. D'où mon désintéressement pour
le sujet. Je boycotte en quelque sorte .Quand ils en auront marre, ils
se montreront mais il est hors de question que ce soit moi qui fasse le
premier pas. Cet oubli est totalement injuste, mais les richesses sont
fort mal partagées dans ce pays. Un jour j'inventerai un piège
à bestioles extra solaires. J'ai cette idée pour de vrai
dans la cervelle depuis un moment (vraiment...), mais j'attends qu'on
agrandisse mon appartement pour les loger dans des
conditions en accord avec la convention de Genève et l'ONU.
J'ai mon permis
de rêves depuis mes premières divisions cellulaires intra-utérines
et je peux vous assurer qu'il y a du monde là-dedans en pyjama
rayé. Détail : ceux qui ont des boulets sont des prisonniers
du siècle dernier...Ne pas confondre...Je ne peux vous montrer
quoique ce soit parce que je n'ai jamais bien su dessiner les personnages
et qu'en cas de grande fatigue, j'ai le rêve biscornu : il manque
des bras, des jambes et quelques yeux à mes invités qui
à la place se retrouvent parfois avec des écailles magnifiques.
Ben...ça peut toujours dépanner... Quand tout ce petit monde
se met à faire des échange de pièces, la nuit y passe
sans qu'on puisse rien faire d'intéressant.
Dans les histoires
d'amour, moi, je n'ai que les histoires, alors ça n'est pas rentable.
Et puis il paraît que les enlèvements de l'aimée en
étalon noir et cape rouge se font de moins en moins. Question d'homologation
du véhicule, ou de pollution, je ne sais pas...Je me secoue actuellement
les boyaux de la tête pour trouver l'accroche à la narration
d'une intrigue d'amour avec un French Bond de ma connaissance, mais la
Dgse me demande de remplir six formulaires en douze langues et de faire
trois fois le tour de la Terre en pédalo avec un communiste sur
le porte-bagage pour recevoir une homologation et un numéro de
matricule. Le dernière fois, je les ai roulé avec mon numéro
de sécurité sociale et je crains que ça ne marche
plus. Je vais essayer le numéro de tatouage de mon chat : le temps
qu'ils décodent, j'aurai fais un best-seller. En tout cas, si quelqu'un
a un agent secret en jachère dans sa cabane de jardin, je suis
preneuse.
Ca ne me tente pas d'écrire (ou
de décrire) une histoire d'amour. Trop convenu dans le style. Parler
de sexe, encore moins. Tout le monde en a un a priori : je ne vois donc
pas l'intérêt. J'ai là une histoire avec de l'amour
dedans ; une intrigue à décors amoureux. Une énigme
à option passionnelle. C'est tellement vrai que ça a l'air
faux. J'ai déposé un brevet sur le scénario.
Il m'est impossible
d'écrire des nouvelles policières, parce que je ne suis
jamais sortie avec aucun truand du grand banditisme. C'est triste, mais
c'est comme ça. Personne n'est parfait...
Que fais-je quand
je n'écris pas ? Je parle. C'est la même chose en plus bruyant.
Aïe!
Je n'ai pas de maître
en écriture, n'ayant suite à un mauvais dressage pas vocation
à jouer les esclaves baveuses. La seule méthode que j'envisage
pour m'approprier les qualités d'un écrivain, c'est le cannibalisme...Alors...
Message personnel
à l'attention de monsieur Bernard Werber, l'écrivain qui
gratouille les fourmis avec son pinceau à autographes : "si
vous ne lisez pas mes nouvelles, envoyées gentiment à l'unité,
je réécrirai les vôtres...en mieux". Ceci est
une menace strictement anonyme qui n'engage pas la responsabilité
de la personne supposée l'avoir écrite dans la mesure où
la victime est supposée ne pas l'avoir lue (!?!).
Mais après, il ne faudra pas qu'il vienne chouiner à ma
porte avec un scarabée en laisse pour m'attendrir. J'ajoute que
ce gars ne se rend pas du tout compte que je suis capable de me pointer
un soir de pleine lune devant sa fenêtre pour lui chanter mes textes
à la mandoline et jurer à sa femme que si, si, avec un peu
de vitamines, il peut faire un excellent amant...
Un jour, j'ai décidé
d'offrir à mon fidèle PC un nettoyage digne des services
rendus. J'ai donc retiré toutes les touches du clavier, je les
ai frictionnées à l'eau de Cologne en bonne mère,
mais au moment de les rendre à leurs niches, j'ai pris conscience
que je ne connaissais rien de leur ordre d'affectation ni à la
hiérarchie du corps. J'ai pu convaincre chacune de regagner une
couche mais je ne suis pas sure que la géographie locale en soit
respectée. Ma dyslexie résiduelle en a mangé ses
neurones. Ceci explique tout ce qui dans mes écrits n'a pas d'explication...
Aux lecteurs fidèles et aux convertis.
Puissent-ils faire oeuvre de prosélytisme...
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