19 oct 2001
.........Chère
Elisabeth,
.....J'aime
bien votre "plume" mais je pense que ça ne sert pas à
grand chose de vitupérer comme ça. J'ai bien plus du double
de votre âge. Vous parlez comme une soixante-huitarde, comme ce
qu'on appelait à cette époque une "gauchiste".
Tout ce que vous écrivez, je le sais déjà
et je l'ai entendu cent fois. Je me souviens de la guerre du Golfe, quand
CNN était la seule chaîne à pouvoir couvrir les événements,
c'est à dire essentiellement l'attaque Américaine. Vous
souvenez-vous de ces communiqués, du style "La situation est
encore confuse sur le front....". Foutaise.
Il se trouve que j'ai un
neveu, Henri, fils de mon frère, qui travaille à la "DGA"
(Délégation Générale à l'Armement).
Je crois que ce garçon, assez jeune, ne se rend pas compte de ce
dans quoi il a mis les pieds. Ce qui lui donne une sorte de vertige c'est
d'avoir accès à des informations qui restent en général
hors de portée du grand public, ou en tout cas de les avoir plus
tôt, un informaticien dirait "en temps réel". Il
est informé : il est content. Je le vois parfois comme un homme
qui pourrait se promener autour de tables où on jouerait aux cartes
et qui aurait accès au jeu de certains joueurs. Je ne pense pas
qu'il perçoive les enjeux réels, tant le simple fait d'être
informé ou de croire qu'il l'est lui donne un certain vertige.
Il nous fait parfois des confidences,
souvent assez étonnantes. Comme il arrive qu'elles se vérifient
pas la suite, nous l'écoutons. Je me souviens ainsi des commentaires
qu'il avait pu nous faire au moment de la guerre du Koweït, en 91.
Pendant que CNN nous racontait des salades, Henri nous expliquait la situation
réelle avec une satisfaction non dissimulée. Par lui nous
avons su que les Irakiens avaient été mis en déroute
dès les premières heures de l'engagement, à coup
de missiles de croisière dont la précision aurait été,
selon Henri d'un mètre. Il se trouve que
nous, Français, n'en possédons pas.
Les Irakiens avaient dit : "les Américains vont
se perdre dans le désert". Toujours par Henri nous avons appris
l'existence de ce fabuleux gadget, alors totalement ignoré du public
et qui allait devenir le GPS, permettant ainsi aux véhicules US
de se guider sans le moindre repère visuel, au mètre près.
Henri nous a aussi appris que les satellites Américains ne fonctionnaient
plus en exploitant seulement des images infrarouges, mais en amplifiant,
de nuit, la faible lumière venant du sol, captée par leurs
télescopes de bord. C'est d'ailleurs la clef
de ces images vertes que vous pouvez voir de temps en temps, en ce moment,
à la télévision, en monochrome et qui se réfèrent
cette fois aux opérations menées en Afghanistan. Bref, la
nuit, quand le ciel est dégagé, on y voit comme en plein
jour. Les Irakiens, lorsqu'ils roulaient "tous feux étaient"
avec leurs half-tracks, leurs camions ou leurs tanks, ne savaient pas
qu'ils étaient suivis en permanence. Non seulement les unités
mobiles Américaines pouvaient se déplacer avec précision
dans le désert, mais les satellites leur désignaient leurs
cibles.
Dans le conflit actuel, en Afghanistan, vous
avez pu voir que tous les bombardement étaient effectués
de nuit. Les chasseurs bombardiers sont biplaces. Ainsi que nous l'a expliqué
Henri, toujours prodigue de détails, le pilote mène la mission
et gère les communications radio avec la base, le porte-avion.
Le bombardier largue sa bombe puis "éclaire" la cible
avec un laser opérant hors du domaine visible. C'est la croix du
"joystick" que vous pouvez voir sur les films. En bas, l'ennemi
ne sait même pas qu'il est désigné comme cible et
qu'une bombe est en train de lui tomber silencieusement sur la gueule.
C'était déjà comme ça au moment de la guerre
avec l'Irak. Henri, à l'époque, nous l'avait déjà
expliqué, sans que nous disposions à l'époque d'images
et cela remonte à dix ans. Dès le début de l'offensive,
les Irakiens n'avaient plus de radars, plus de radio, plus d'avions. En
terrain plat, à découvert, ils étaient d'emblée
complètement surclassés. C'est cela que les Américains
ont voulu cacher au monde, pour pouvoir hacher l'armée Irakienne
en petits morceaux. Ils ont tué des centaines de milliers de personnes.
Combien ? On ne le saura jamais exactement. Il y avait des civils, bien
sûr. Une guerre sans civils tués, ça n'est pas une
guerre, c'est un exercice de tir sur cible.
.....A cette époque,
en 91, Henri nous expliquait sans émotion que cette attaque contre
l'Irak était devenue nécessaire et que tous les Etats-Majors
Européens le savaient très bien. L'invasion du Koweït
avait même, disait-il, été "stimulée"
par les yankees. Un diplomate Américain, dans les mois qui précédaient
l'invasion, aurait même répondu à Saddam Hussein :
" Que vous envahissez le Koweit ? On s'en fout, du moment que le
prix du baril reste inchangé. Ce sont des règlements de
compte entre vous autres Arabes". L'autre imbécile aurait
pris cela pour argent comptant. Mais pourquoi ceux-ci auraient-ils ainsi
poussé Saddam à la faute ? Parce que, toujours selon Henri,
c'est à dire selon des renseignements émanant de la DGA
et de la DGSE, les Irakiens auraient été à 2 à
3 ans d'avoir la bombe atomique. C'est une vieille histoire, où
nous autres, les Français, avons joué un rôle central.
Il suffit de regarder les émissions rétrospectives diffusées
à la télévision. On a flirté avec les Iraniens.
Je revois une séquence où de Gaulle venait témoigner
de son "indéfectible amitié" au Shah d'Iran, Reza
Palehvi. Puis on a passé un contrat avec les Irakiens. Un transfuge
du Mossad a écrit un livre où il parle de toute cette affaire.
Ma foi, ça vaut ce que ça vaut, mais il y a suffisamment
d'informations confirmées pour qu'on puisse considérer le
reste comme vraisemblable. L'atomiste concepteur du réacteur Irakien
était un Egyptien, qui avait été formé à
Saclay. C'est pour cela que ce réacteur avait été
appelé "Osirak", mélange d'Irak et d'Osiris. La
France fournissait les éléments "combustibles"
de base, et les pièces du réacteur. Les Israéliens
ont vivement protesté. Rien n'y a fait.
Détail qu'on pourrait considérer
comme croustillant : j'ai regardé il y a quelques jours une émission
évoquant les actions militaires conjointes des Anglais, des Français
et des Israéliens contre Nasser, au moment de la fameuse nationalisation
du canal de Suez par ce dernier. Les Français et les Anglais souhaitaient
que les Israéliens soient partie prenante dans ces opérations
à caractère militaire. Des négociations ont donc
eu lieu, à Paris. Les Israéliens ont d'abord obtenu que
les Anglais engagent des bombardiers, que ni eux ni les Français
ne possédaient à l'époque. De leur côté
les Français ont promis, en échange de cet engagement militaire
des Israëliens de leur fournir en retour de quoi se doter de l'arme
nucléaire ! Or des années plus tard ces mêmes Français
fabriquaient pour les Irakiens les composants d'un premier réacteur.
Quand ceux-ci on été prêts pour
l'embarquement, à Marseille, le Mossad est intervenu. Les éléments
ont été détruits à quai. Toute la presse de
l'époque en a parlé et les auteurs d'un tel sabotage se
trouvaient tout de suite clairement désignés. Alors les
Français se sont remis à l'ouvrage. De nouveaux éléments
ont été construits et cette fois-ci acheminés à
bon port, sous étroite surveillance. Les Irakiens, sous la conduite
de l'atomiste Egyptien, ont monté leur Osirak, de manière
conventionnelle. Connaissant les Isaéliens, ils ont craint de voir
celui-ci détruit par un raid aérien. Alors ils ont planté
autour du réacteur une forêt de poteaux, si dense qu'aucun
missile n'aurait se frayer un chemin : il aurait explosé avant.
La seul point d'accès au réacteur était sa partie
supérieure. Mais pour bombarder pile dessus, c'était difficile.
A cette époque ces techniques de bombardement sur "sites éclairés"
n'existaient pas, ou en tout cas les Israéliens ne les possédaient
pas. Ils ne pouvaient pas se permettre de rater leur coup. Alors, selon
les confidences du transfuge du Mossad, dans son livre, ils auraient soudoyé
un Français qui travaillait là-bas. Moyennant un coquette
somme d'argent virée sur un compte Suisse, le gars aurait accepté
de poser près du réacteur un système émetteur-radio,
une radio-balise de guidage, logée dans un attaché-case,
à une heure où il n'y avait plus grand monde dans le centre.
Il aurait pu pénétrer dans la salle du réacteur accompagné
d'un type du Mossad, puis brancher ll'émetteur radio, destiné
à guider les bombes. Mais il n'en serait jamais ressorti. L'agent
Israélien l'aurait attaché au réacteur et aurait
refermé la porte sur lui.
Les Israéliens ont bombardé en lançant
leurs bombes à 45°, en trajectoires paraboliques. Elles sont
ensuite retombées, guidées aérodynamiquement, vers
la coupole du réacteur, pilotées par les signaux radio,
et elles ont fait mouche. Osirak a été détruit.
.....En même temps le Mossad s'est
occupé de l'atomiste Egyptien qu'on a retrouvé mort dans
une chambre d'hôtel à Paris. Selon l'auteur du livre, le
Mossad, pour "l'approcher", comme ont dit dans ces milieux,
aurait eu recours à une Française, une prostituée.
Pour pas mal d'argent, celle-ci aurait pris chaque matin un bus à
un endroit situé sur le passage du trajet travail de l'égyptien,
assez amateur de femmes. Un jour le bus aurait été "en
retard". La fille aurait pris l'air embêté, en consultant
sa montre ostensiblement et l'Egyptien, pourtant méfiant, serait
tombé dans le panneau. Elle serait devenue sa maîtresse.
Quand les types du Mossad auraient estimé en savoir assez sur lui
et ses activités, ils auraient décidé de l'éliminer.
Ils auraient depuis longtemps installé micros et caméras
dans l'appartement de la fille. Comme raconté par le transfuge
du Mossad, auteur du bouquin, ils auraient décidé de lui
laisser tirer son coup avant de débouler dans la chambre et de
lui trancher la gorge, à l'orientale. La fille, terrifiée
sur le moment, et témoin direct de ce meurtre, serait repartie
dans la nature. La police Français n'avait pas trouvé grand-chose
à l'époque. L'Egyptien n'avait pas parlé de cette
liaison et l'appartement avait été loué par la fille
sous un faux nom. Après l'assassinat de son compagnon celle-ci
aurait repris ses activités habituelles : le tapin au bois de Boulogne.
Quelque mois plus tard une première voiture se serait arrêtée
à sa hauteur. En bonne put, elle serait venue, se serait accoudée
à la fenêtre ouverte de la voiture. Les passagers lui auraient
alors agrippé les mains. Elle aurait essayé de se dégager,
tirant en arrière et ils l'auraient lâchée pile au
moment où une deuxième voiture arrivait. Elle serait morte
écrasée. Une pute du Bois de Boulogne tuée par un
chauffard, quelle affaire ?
.....Saddam n'avait plus ni réacteur,
ni atomiste. Il a tout remis en route mais, suivant cette fois l'exemple
Israélien. Sur ce plan les informations d'Henri, en 91, semblaient
logiques et cohérentes. Il nous avait dit qu'il avait reconstruit
ses installations nucléaires en sous-sol, à Mossoul. Et
c'est là dedans qu'il serait reparti à zéro, toujours
avec l'aide des Français, mais aussi avec celle d'autres pays.
.....Comment un pays peut-il se doter d'une
arme nucléaire sans attirer l'attention ? En optant d'emblée
pour des essais nucléaires souterrains. Henri nous dit qu'on connaît
maintenant assez bien des techniques d'amortissement de signaux sismiques.
Les Israéliens ont leur bombe atomique depuis longtemps, qu'ils
peuvent tirer avec des obusiers. Elle aurait simplement été
testée en toute discrétion lors d'explosions nucléaires
souterraines.
.....Quand
les Américains ont lancé leur attaque, les Irakiens, selon
mon neveu, auraient été à deux ou trois ans d'atteindre
leur but. Des accords secrets auraient déjà été
passés pour doter la Lybie, la Syrie et l'Algérie d'armes
thermonucléaires. Dixit Henri : le but prioritaire des Américains
aurait donc été de détruire l'installation souterraine
de Bassora et, au delà, de ravager toute l'infrastructure industrielle
de l'Irak. Selon les informations détenues par les services secrets
Français en 91, au moment de l'attaque Américaine les Irakiens
avaient déjà des missiles, implantés à Ar-Ramadi,
dont les têtes auraient été équipées
d'agent VX de de capsule de gaz neurotoxique Soman. Autre priorité
de destruction.
.....Qui
peut-on considérer comme responsable d'une telle situation ? Au
premier chef nous, les Français, qui avions tout sauf les mains
propres. Chez nous, l'argent n'a pas d'odeur ou de "signature radio-active".
Cela a débouché simplement à terme sur un fait :
l'Irak, en 91, était à deux doigts d'avoir l'arme nucléaire.
Les morts, après, ne sont que les scories de l'événement.
.....Je ne traite
pas cela avec légèreté. Vous avez peut être
vu une émission récente à la télévision
: quand l'URSS s'est effondrée, elle a désarmé. De
toute façon, incapable de s'offrir "le beurre et les canons"
il lui fallait réduire drastiquement son arsenal militaire. Qu'a
fait alors notre vieil ami Gorbatchev et tous ceux de son entourage ?
Ils se sont dit "bon, nous aurons un parc de missiles réduit.
Dotons-les d'une telle horreur que personne n'osera nous attaquer. Ca
a été Folamour bis. Des fusées balistiques ont été
équipées de têtes chargées de tonnes de bactéries
de la peste, d'une version de l'anthrax résistant aux antibiotiques,
de toxine botulinique, de variantes des virus de Lhassa et d'Ebola. Malheureusement
la déroute économique de l'ex-empire a fait tache d'huile.
Certains bio-centres ont été "fermés".
C'est à dire que des spécialistes sont partis avec, dans
leur tête le savoir faire, et à la main un attaché
case contenant quelques notes et les ampoules contenant les souches bactériennes
et virales. Ne vous leurrez pas. Tout cela est entre les mains des terroristes,
depuis des années. L'infiltration est faite. Pas besoin de "vecteurs",
de fusées. C'est simplement génial. Les commandos-suicide,
déjà présents dans les principaux pays occidentaux
avec leur équipement, sont disséminés un peu partout.
Ce sont devenus des "commandos dormants", pratiquement indétectables.
Pour les activer il suffit de passer un message codé sur Internet.
Le temps où les agents ennemis sortaient de leur armoire leur poste
radio à lampes et leur système émetteur en morse
est révolu. Vous l'avez entendu à la télévision
: maintenant, on cache des ordres dans des images qui filent sur e-mail.
Ces messages cachés, assimilables à un simple bruit de fond,
sont à peine discernables.
.....Vous
voulez parler de la mort à grande échelle, OK, parlons-en.
Mais quitte à échanger des courriers, autant essayer de
réfléchir, d'aller plus loin que de bramer comme un pacifiste.
Ceux-là m'ont toujours gonflé, avec leurs banderoles et
leurs grandes phrases. Mon père, un X comme moi, mais militaire
de carrière et qui avait fait la guerre de 39-45 contre ce cher
Monsieur Hitler, le cul dans son Thunderbolt me disait qu'il n'y avait
pas plus lâche qu'un pacifiste. Je vous choque peut-être.
Vous avez votre franc-parler. Il faudra vous faire au mien et se décider
à parler des problèmes de fond, même s'ils ne sont
peut-être déjà plus solubles. Je vais vous dire ce
que je pense, et j'aurai l'occasion de reprendre tout cela au fil de nos
prochaines lettres. Je pense qu'il est possible que la Terre soit confrontée
à une crise sans précédent, que ça ne soit
pas simplement "la troisième guerre mondiale", mais quelque
chose de bien pire : un début d'Apocalypse, puisqu'il faut l'appeler
par son nom.
Selon mon neveu Henri, nous
serions d'ailleurs passés au moins une fois à un cheveu
d'une conflagration nucléaire. Il y aurait eu des moments de tension
divers, comme au moment de l'affaire des missiles implantés par
les Russes à Cuba. Mais le plus fou, toujours selon Henri, c'est
que nous serions passés très près de la catastrophe
lorsque les Américains avaient décidé de confier
la gestion de leur système de défense à un ... ordinateur.
De là date peut être mon manque de confiance en ces machines.
Suprême dérision : l'humanité
réduite en cendre par un simple bug dans le code d'une "réponse
sur attaque" mal programmée.
Maintenant, nous voici
confrontés à autres chose. Le pire est que nous ne l'avons
même pas vu venir. Ce qui est inquiétant c'est l'ampleur
du coup de semonce : les deux tours du World Trade Center et le Pentagone,
d'un coup, plus le Pentagone, plus une attaque ratée contre la
Maison-Blanche. L'attaque a été menée quand tout
le dispositif terroriste était déjà en place, dans
tous les domaines. Un opération magistrale, menée par des
spécialistes de la résistance des matériaux, des
bâtiments. Les tours ont été frappées au bon
endroit, et il fallait que le kérozène porte les structures
à haute température pour que l'ensemble des bâtiments
s'effondre comme un château de cartes. On a su après pourquoi
cette attaque s'était avérée si efficace : le squelette
métallique des tours aurait tout simplement fondu à cause
de la chaleur dégagée lors de la combustion du kérosène
dont les avions étaient bourrés.
.....Personne n'avait prévu le coup.
C'est ça qui est inquiétant : nous avons affaire à
un adversaire fanatisé, imaginatif et intelligent, le pire mélange
possible. En ce moment, c'est la "pause". On amuse les gens
avec des spores d'anthrax mises dans des enveloppes, adressées
à des administrations. Une guerre des nerfs de quelqu'un qui teste
son adversaire. Car ces gens pourraient faire bien plus. Il leur suffirait
de vaporiser un aérosol d'anthrax dans l'entrée d'air d'un
système de ventilation. Là, ils déclencheraient des
anthrax pulmonaires, mortels. Mais, peut-être se disent-ils : "quelle
serait l'action en retour ?". Les Américains ont largement
démontré avec la guerre du Japon qu'ils n'étaient
pas de nature à se laisser impressionner, même si au début
ils peuvent vasouiller un peu. Après Pearl Harbour ils ont été
faire la guerre à des milliers de kilomètres de chez eux,
ce que les Japonais n'auraient jamais imaginé.
.....Beaucoup de gens n'arrivent pas à
croire vraiment à ces choses. "C'est trop horrible pour être
vrai", doivent-ils se dire.
Pourquoi Saddam Hussein, qui était
en position dès 91, selon mon neveu Henri, d'opérer des
frappes biologiques aux USA n'a-t-il pas donné l'ordre de passer
à l'action à ses commandos suicides, capables de faire des
dizaines de milliers de morts en empoisonnant à l'aide de virus
génétiquement modifiés les eaux d'alimentation d'une
grande ville ? Que se serait-il passé en retour ? Probablement
un bombardement conventionnel, en tapis de bombes incendiaires, de Bagdad,
qui aurait été pratiquement rayée de la carte (en
45 le bombardement de Tokyo par bombes au phosphore a fait plus de mort
que celui d'Hiroshima). A moins que Saddam lui-même ait voulu sauver
sa peau ? On a vu que Schwarzkof avait été stoppé
à 200 km de la capitale. Tout cela a peut-être fait l'objet
de tractations. De toute façon, si Saddam Hussein, foncièrement
anti-pouvoir religieux, avait disparu, l'islamisme aurait immédiatement
déferlé sur le pays.
.....Vous
voyez, Elisabeth, c'est plus vaste que vous ne le pensez. Cela dépasse
les capacités imaginatives de votre humanisme de gauche à
la Française. J'aurais tendance à dire "vous ne savez
pas ce dont les hommes sont capables !" et vous allez me répondre
en hurlant comme d'habitude : "peut-être, mais alors, bon sang,
dites-moi, vous qui avez plus de bouteille, d'années derrière
vous, de connaissances, ce que vous en pensez !".
.....Vous m'écrivez
que, déjà, les gens regardent la météo. Possible.
C'est leur problème. Quand le Titanic coulait, l'orchestre avait
trouvé opportun de continuer à jouer, puisqu'il n'y avait
pas assez de place dans les canots. Moi, j'aurais foutu mon violon à
la mer, j'aurai décroché une hache et, donnant l'exemple,
j'aurais dit "ce bateau a beaucoup de structures qui sont en bois.
Trouvez vous des marteaux, des clous, les cordes, faites des radeaux !
". Je suis issu d'une famille où tous ont appris, dès
leur plus jeune âge, à ne pas paniquer. C'est l'avantage
des gens qui possèdent une histoire à laquelle elles peuvent
se référer, disons le mot : se raccrocher, et qui ne sont
pas obligées de s'en inventer une, par mimétisme télévisuel
et populaire. Appelons cela des traditions, même si ce mot aurait
tendance à vous faire sourire. En ce moment, je réfléchis.
J'aimerais bien avoir une idée et surtout comprendre ce à
quoi nous sommes confrontés.
................................................Amicalement
.....................
................Félix
PS : Prendre un pseudonyme ? Non merci. Quand
on a un nom comme le mien, qui n'est pas ce qu'on pourrait appeler banal,
on ne souhaite pas, si on a envie de dire ce qu'on pense, que toute la
famille se trouve mouillée du même coup. Je garde mon vrai
prénom et nous en resterons là. C'est peut-être aussi
le fait des gens qui ont des "noms à rallonge" d'avoir
beaucoup de difficulté à porter celui des autres. De l'orgueil
mal placé, me direz-vous. C'est très probablement vrai,
mais personne n'est parfait.
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